
Vous êtes en charge de la rénovation de l'éclairage d'une bibliothèque municipale. Vous remplacez actuellement votre éclairage actuel par des leds. Vous souhaitez savoir s'il existe une norme ou une réglementation ou tout au moins des conseils concernant la température de couleur en KELVIN.
Pour vous répondre vous avons effectué des recherches dans les ouvrages suivants :
Bibliothèques d'aujourd'hui : à la conquête de nouveaux espaces. Sous la direction de Marie-Françoise Bisbrouck. Éditions du Cercle de la Librairie, 2010.
Concevoir et construire une bibliothèque : du projet au fonctionnement. Ministère de la Culture et de la Communication. Éditions Le Moniteur, 2016
Ces ouvrages évoquent des valeurs règlementaires et font référence au Code du travail ou aux recommandations de l'Association française de l'éclairage (AFE), celles-ci sont exprimées en Lux et ne correspondent donc pas à vos attentes en matière de conseils sur la température des couleurs.
Voici cependant ce qu'indique Raymond Belle dans l'ouvrage Bibliothèques d'aujourd'hui : à la conquête de nouveaux espaces, p.304 et suivantes :
La température de couleur
C’est elle qui va affirmer la tonalité d’ambiance et donner la couleur apparente de la lumière : chaleureuse, confortable, ou plus neutre et impersonnelle, voire même froide. Elle est aussi choisie en fonction des couleurs des objets que la lumière finale devra éclairer afin de ne pas trahir leur teinte.
Sa définition officielle est celle d’un corps noir théorique chauffé entre 2 000 K et 10 000 K et « qui aurait dans le domaine de la lumière visible un spectre d’émission similaire à la couleur considérée ». L’unité est le kelvin (K).
Plus concrètement, une lumière considérée comme « chaude » et chaleureuse correspond à 2 700 K / 2 800 K, qui est la couleur de lumière émise par les ampoules incandescentes traditionnelles.
Une lumière vue comme « froide » se rapproche de celle de la lumière du jour, dans une ambiance qui tend vers un blanc bleuté. Par convention, la lumière du jour « normée » est fixée à 6 500 K. Toutefois, la lumière du jour naturelle, par temps gris, peut monter jusqu’à 10 500 K.
On voit ainsi que le choix de la température de couleur de lumière a une forte influence sur l’ambiance finale que l’on veut conférer à un lieu et sur le rendu des couleurs.
L’indice de rendu des couleurs (IRC)
C’est le deuxième facteur qui détermine la qualité d’une source de lumière. Il représente sa capacité à restituer plus ou moins fidèlement les couleurs des objets éclairés sans en dénaturer les teintes. L’indice de rendu de couleur maximal est de 100 et correspond à une lumière blanche ayant le même spectre que la lumière solaire.
Les normes européennes imposent un rendu des couleurs – Ra – de 80 au minimum pour les lieux de travail en intérieur. Pour tous les lieux où le travail visuel est important, ou qui nécessitent de conserver une harmonie des couleurs, il est recommandé d’utiliser des sources de lumière dont l’indice de rendu des couleurs (Ra) est supérieur ou égal à 85. Pour les travaux où l’échantillonnage de couleurs est primordial (graphismes, prothèses dentaires, échantillonnage de tissus, etc.), il convient de choisir des sources avec un indice très élevé, supérieur ou égal à 95.
Le niveau d’éclairement
Il correspond à la densité de flux lumineux moyen reçu par une surface donnée et est égal mathématiquement à Fs/S, où Fs est le flux moyen (unité en lumens) de la source de lumière et S la surface considérée (en m2). Son unité est le lux. Cette valeur se calcule au moment de l’élaboration du projet d’éclairage et se mesure sur site avec un luxmètre.
Lors de l’établissement du projet d’éclairage des lieux de travail, les valeurs d’éclairement sont généralement fixées par le programme et sont adaptées à chaque type de tâche. Elles sont aussi dictées par le Code du travail et complétées par les recommandations de l’Association française de l’éclairage (AFE).
À titre indicatif, les valeurs ci-dessous sont les minima imposés par le Code du travail :
- travaux de bureau, mécanique moyenne : 200 lux,
- dessin de bureau, travail de petites pièces : 300 lux,
- gravure, industrie du vêtement, mécanique fine : 400 lux,
- travail sur écran : de 300 à 500 lux si l’écran est à fond clair, de 200 à 300 lux si l’écran est à fond sombre,
- contrôles divers, électronique fine, mécanique de précision : 600 lux,
- tâches très difficiles dans l’industrie ou les laboratoires : 800 lux.
La luminance
Elle correspond à la quantité de lumière renvoyée par une source lumineuse vers l’œil de l’observateur. Plus concrètement, elle se traduit par le fait qu’une surface ou un point lumineux est plus ou moins éblouissant, et par conséquent plus ou moins supportable à regarder. Lorsqu’il s’agit d’une surface réfléchissante, elle dépend aussi de la teinte et de la texture du matériau sur lequel la lumière se réfléchit.
Son unité est la candela par mètre carré (cd/m2).
Source : BELLE, Raymond. « L’éclairage artificiel des bâtiments », Marie-Françoise Bisbrouck éd., Bibliothèques d’aujourd’hui. À la conquête de nouveaux espaces. Éditions du Cercle de la Librairie, 2014, pp. 339-347. Disponible sur Cairn.
Comme vous pourrez le noter il n'existe pas de normes sur la température des couleurs, cette dernière est choisie en fonction des ambiances que l'on souhaite créer dans les différents espaces.
Ces indications issues de l'ouvrage Concevoir et construire une bibliothèque : du projet au fonctionnement pourront également vous intéresser (p.223-224) :
Conception de l'éclairage
La conception de l'éclairage contribue fortement à l'identification de l'équipement, et en quelque sorte, à la mise en scène. [...] Un éclairage bien conçu participe de la qualité des volumes. L'enjeu est alors de proposer une diversité d'espaces de lecture qui permette à chacun de trouver l'endroit qui lui convient le mieux, selon son humeur du jour et le moment de la journée.
Pour la lecture sur papier, l'éclairage doit être généreux et la lumière naturelle peut provenir de toutes les orientations du bâtiment, avec une préférence pour la lumière du nord et de l'est, les orientations sud et ouest nécessitant des protections solaires.
Pour la lecture sur écran, la lumière doit être douce, en second jour et ne pas provoquer de reflets. [...]
Pour les espaces de consultation du fonds patrimonial, la préservation des ouvrages conduit à privilégier des éclairages fluorescents, munis de filtres anti-UV ou des diodes électroluminescentes (leds), en choisissant de préférence des éclairages au plafond plutôt que les lampes individuelles.
Vous serez peut-être intéressé par les ressources suivantes :
Manuel pratique de l'éclairage. Zumtobel
Éclairage intérieur : les obligations réglementaires et normatives. Fiche 19. AFE
Normes d'éclairage en magasin de bibliothèque (conservation). Questions? Réponses! 08/02/2021
Éclairage en bibliothèque Bibliothèque départementale des Bouches-du-Rhône