Réponse de l'Enssib
Date de la réponse
Vous avez relevé, à partir de la carte mondiale des bibliothèques publiée par l’IFLA, que le nombre total de prêts électroniques enregistrés en bibliothèque publique en France en 2014 s’élevait à 199,7 millions, contre 65,6 millions de prêts physiques. Ce volume de prêts numériques, nettement supérieur à celui observé dans de nombreux autres pays, vous paraît particulièrement élevé. Vous souhaitez en comprendre les raisons et disposer d’éléments d’interprétation de ces données.
Tout d'abord, nous rappelons le contexte de la mise en ligne de cette carte proposée par la Fédération internationale des associations et institutions de bibliothèques (IFLA).
Afin de soutenir les entreprises de plaidoyer en faveur des bibliothèques, l’Ifla, à l’occasion du Congrès mondial 2017, qui s’est tenu du 19 au 25 août 2017 à Wroclaw (Pologne), a mis en place un outil d’analyse de données et d’indicateurs de performance des bibliothèques du monde qui sera suivi annuellement. Cette cartographie indique par pays le nombre de bibliothèques (nationales, publiques, universitaires…), l’accès à l’internet, le personnel, le nombre d’inscrits et de visiteurs, les prêts physiques et numériques. Ces données seront complétées par des études de cas des Objectifs de Développement durable (ODD) des Nations-Unies.
Source : fill-livrelecture.org. Consultée le 15/04/2025
Nous n'avons pas pu obtenir d’informations sur les modalités de collecte des données présentées sur cette carte, ni accéder contrairement à vous aux données détaillées pour les autres pays que la France, en raison de dysfonctionnements techniques rencontrés lors de la navigation sur le site.
Ce que l’on appelle « prêt électronique » peut désigner des choses très différentes selon les pays : livres numériques, films en ligne, journaux, musique, accès à des bases de données, téléchargement d'articles. Il est donc possible que chaque pays ait transmis à l’IFLA des chiffres fondés sur des périmètres de ressources inégaux. De plus, les façons de collecter et de comptabiliser ces données dans les établissements ne sont pas forcément uniformes entre les bibliothèques publiques et universitaires en France et dans le reste du monde. Ces différences peuvent fausser les comparaisons et appellent à la vigilance dans l’interprétation.
Comme le souligne l'ouvrage Compter pour raconter. Du bon usage des données en bibliothèque aux Presses de l'Enssib coordonné par Cécile Touitou (2025) :
la manière dont les données sont choisies, collectées et analysées influence grandement leur fiabilité et leur interprétation. Éclaircir le contexte de leur production permet de comparer des données comparables.
Dans cette perspective, nous vous invitons à relativiser les comparaisons quantitatives entre la France et les autres pays, et à contacter directement l’IFLA pour plus de précisions sur la collecte des données : ifla@ifla.org.
En complément, nous vous recommandons également la consultation des documents suivants :
Carte des bibliothèques du monde. abf.asso.fr. Consultée le 15/04/2025
Compter pour raconter. Du bon usage des données en bibliothèque. Sous la direction de Cécile Touitou. Presses de l'Enssib. 2025
Évaluer la bibliothèque par les mesures d'impact. Sous la direction de Cécile Touitou. Presses de l'Enssib. 2016
Évaluer la bibliothèque. Sous la direction de Valérie Alonzo et Pierre-Yves Renard
Management des bibliothèques: Projet de service, pilotage, évaluation. Guide thématique, Enssib
Ressources numériques en bibliothèque de lecture publique. Liliane Allain et Pierre-Jean Marteau. Ministère de la culture. 2022