
Vous souhaitez savoir la différence entre un plan de classement et un thésaurus.
D'après le Glossaire des CRFCB, voici la définition d'un thésaurus :
Répertoire alphabétique de termes normalisés pour l’analyse de contenu. Ces termes sont reliés entre eux par des relations sémantiques hiérarchisées
En outre, le dictionnaire de l'Enssib propose cette définition :
Un thésaurus est une liste organisée de termes normalisés, validés, qu’ils soient descripteurs ou non-descripteurs (c’est-à-dire rejetés), reliés par des relations sémantiques (équivalence, hiérarchie, association, synonymie…) exprimées grâce à des signes conventionnels.
Ces termes représentent les concepts d’un domaine de la connaissance et constituent un langage contrôlé pour l’indexation de documents et la recherche de ressources documentaires, selon des principes de construction élaborés depuis les années 1970 dans une norme internationale de l’ISO (dernière édition en 2011). L’indexation au moyen d’un thésaurus est fondée sur le principe combinatoire, la recherche se faisant par les opérateurs booléens (et, ou, sauf…). Le thésaurus tend à rejeter les ambiguïtés en réduisant les termes, afin de restreindre le stock et d’éviter la dispersion.
Comme les listes d’autorité, le thésaurus, en tant que langage documentaire parmi d’autres, propose donc un système d’indexation précis et structuré, qui tend aujourd’hui à être concurrencé par d’autres modes d’indexation : le principe de la folksonomie par exemple donne la possibilité de décrire des URL grâce à des tags ou mots clef, lesquels ont pour caractéristique de ne pas avoir de liens les uns avec les autres et d’être plus adaptés à l’usage de contributeurs libres.
Il existe différentes normes pour l'élaboration des thésaurus : normes ISO 254964-1, normes SKOS pour le web sémantique, normes anglaises (BS 8723 : 2005), normes américaines (ANSI/NISO Z39-19:2005)…
En ce qui concerne le plan de classement, une entrée est proche dans le dictionnaire de l'Enssib, intitulée "classement":
Le classement des documents dans les espaces documentaires s’articule autour de systèmes de classement. Ces systèmes répondent à des objectifs d’optimisation de l’espace disponible et à la nécessité de retrouver rapidement un document parmi les autres. Les espaces du libre accès y ajoutent cet autre impératif des publics visiteurs, pour qui l’organisation documentaire doit permettre des points de repère signifiants. Divers systèmes de classement ont ainsi été conçus puis adoptés en fonction des priorités de l’époque et des efforts de rationalisation constamment renouvelés. Ils portent souvent le nom de classifications (système de classification de Clément, de Brunet, etc.). Toutefois, si la classification est une organisation hiérarchique et relationnelle des savoirs, le système de classement s’en distingue par les nombreuses adaptations dues aux singularités de chaque bibliothèque. Le classement se traduit par des cotes apposées sur les ouvrages, l’ordonnancement réglé des cotes permettant repérage et reclassement rapides.
Dans les bibliothèques modernes, on distingue deux modes de classement, selon que les collections concernées sont ou non directement accessibles au public :
- Les collections non accessibles directement sont ordonnées selon des impératifs strictement logistiques, associant des segmentations par types de support, par dimensions des documents ; le repérage fin s’effectuant en général par le numéro d’inventaire du document, qui fait partie intégrante de la cote.
- Les collections accessibles en libre accès sont généralement ordonnées en suivant une classification adaptée au contexte de la bibliothèque, par exemple classification décimale de Dewey pour des livres, Plan de classement des documents musicaux pour des collections musicales, etc. Le classement utilise les indices de la classification pour en faire un système de cotes, lesquelles ajoutent diverses spécifications de localisation (secteur, fonds, nom d’auteur, thème, etc.).
Le classement du libre accès est fréquemment questionné, dans une recherche d’adéquation aux intérêts supposés du public, bouleversant plus ou moins l’ordonnancement théorique proposé par la classification adoptée. Il est de plus en plus fréquent d’engager une réflexion générale qui pose ces principes d’adaptation des cotes dans une perspective rigoureuse, assise sur une politique documentaire et adaptée aux contraintes architecturales du lieu, donnant lieu à un plan de classement assorti d’un manuel pratique des cotes retenues.
Ainsi un thésaurus est un répertoire de termes normalisés qui permet l'indexation alors qu'un plan de classement organise physiquement les collections.