La boîte à livres est-elle une bibliothèque ?

Réponse de l'Enssib

Date de la réponse

Vous souhaitez savoir si une boîte à livres peut être assimilée à une bibliothèque.

 

Nous vous proposons une sélection de ressources pour vous permettre d’appréhender les différences et les ressemblances entre la boîte à livres et la bibliothèque.

 

Tout d’abord, voici une première définition pour comprendre ce qu’est une bibliothèque :

 

Dans The Librarian's Book of Lists (Chicago : ALA, 2010), George Eberhart propose cette définition :

« Une bibliothèque est une collection de ressources dans une variété de formats qui est (1) organisée par des professionnels de l'information ou d'autres experts qui (2) fournissent un accès physique, numérique, bibliographique ou intellectuel pratique et (3) offrent des services et des programmes ciblés (4) avec pour mission d'éduquer, d'informer ou de divertir une variété de publics (5) et l'objectif de stimuler l'apprentissage individuel et de faire progresser la société dans son ensemble. » (p.1)

Source :  Définition d'une bibliothèque. Resource guides, American Library Association (ALA)

 

Ensuite, pour approcher le concept de « boîte à livres » nous vous proposons la ressource suivante :

Usages et usagers des boîtes à livres. Claude Poissenot. Centre de recherche sur les médiations (Crem), 19 juin 2024.

 

Extrait de l’introduction (p.2) :

 

Dans la diversité des espaces publics, des boîtes à livres (BAL) ont fleuri depuis une dizaine d’années. L’entreprise Recyclivre a la première engagé un travail de recensement  de leur dispersion sur le territoire national (et un peu chez nos voisins). (…) Ce développement ne résulte pas tant d’une politique volontariste de l’État ou des collectivités territoriales. Il est le produit d’une mobilisation des usagers tant pour alimenter les rayonnages que pour s’y servir.


Puis, pages  5-6  l’auteur tente une approche synthétique de la boîte à livres :

 

Les hasards de la fiction

Le propre des BAL est de proposer des collections au gré des dépôts des uns et des prélèvements des autres. C’est dire qu’au contraire d’une librairie ou d’une bibliothèque proposant des références récentes ou passées mais sélectionnées, leur fonds est incertain, aléatoire. En réalité on pourrait sans doute montrer qu’il existe des « classiques » des BAL comme cela a pu être établi pour Régine Desforges ou Jacques Attali. Néanmoins, les usagers ne se dirigent pas vers leur BAL avec des idées précises. Seuls 4% cherchent un auteur précis et autant un format (poche, illustré, gros livre) défini. 7% sont en quête d’un thème précis quand 11% recherchent un genre en particulier. Par contraste, 87% disent venir sans idée de départ, le hasard faisant le reste. L’usager des BAL est largement un
 « fouineur » qui aime à chercher ce qu’il ne sait pas qu’il cherche. Il est curieux et disponible pour des découvertes, des tentatives, des espoirs. La gratuité crée les conditions favorables à cette disponibilité. C’est comme une bibliothèque publique mais sans l’échéance de la date de retour. L’usager peut se projeter comme lecteur ultérieur d’un titre qui résonne avec un moi naissant ou au contraire avec un moi passé dont la nostalgie nous habite. Comme d’autres lieux du livre, les BAL forment des espaces de construction et reconstruction des lecteurs.

Source : Usages et usagers des boîtes à livres. Claude Poissenot. Centre de recherche sur les médiations (Crem), 19 juin 2024.

 

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